Padawan Anonymous France
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Anonymous01
Anonymous01
Admin
Messages : 74
Date d'inscription : 14/09/2019
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Info Topologie du réseau anonyme

Mer 15 Avr - 17:16
Le réseau Anonymous est conçu pour être résiliant.
De cette nécessité face à l'adversité du militant, découle plusieurs règles :

Non-concentré et décentralisé :


Le réseau se veut être un cercle le plus élargi possible, à l'image des démocraties basées sur le modèle athénien.
Sensé avoir une hiérarchie inexistante, le réseau n'a aucun leader ni tête de groupe, ni porte-parole.
Toute délégation ou mouvement de rassemblement autour d'un leader ou d'un petit cercle est proscrit jusqu'à constituer une trahison : le réseau cultive au contraire l'autonomie, le libre-arbitre, la réflexion détachée et l'auto-défense face aux manipulations et influences néfastes.
L'objectif de cette règle est la survie du réseau face aux tentatives de manipulation, de récupération ou d'élimination du mouvement.

Aussi, tout membre doit être et travailler à être indépendant : compter sur lui-même et non sur une tête, chercher par lui-même et ne pas déléguer sa réflexion, faire son opinion en réagissant à son propre doute, en recoupant avec ses propres sources, prendre le recul nécessaire pour discerner les manœuvres d'influence et de manipulation, etc.
Or, ce n'est pas ce qu'il y a de plus simple, dans notre société qui cultive l'inverse : qui nous a longtemps habitués à déléguer nos efforts, à compter sur l'assistance d'autrui, et à préférer la distraction à la réflexion.

Autre impératif : celui de la dé-centralisation.
Un réseau constitué d'un centre stratégique se trouve vulnérable de par ce centre. En cas d'infiltration, le centre peut être attaqué et mis à mal. Détruit, le mouvement peut s'en trouver fragilisé voire dissous.
Aussi, le réseau doit être constitué de petites cellules autonomes, à l'échelle de quelques individus. Les groupes doivent travailler à cette échelle humaine, en ateliers indépendants.
Ce faisant, lorsqu'un groupe local se trouve compromis, le reste du réseau ne s'en trouve pas affecté et peut réagir de toutes ses forces.

Ceci est également vrai pour les lieux de rendez-vous : si un quartier général repose sur un service non-pérenne ou s'il appartient à un petit cercle, cela constitue un centre fragile ou fragilisant.

Anonyme :


L'anonymat du réseau et des individus assure une protection indispensable pour éviter l'isolation du groupe, et en tant qu'individu éviter de devenir une cible saisissable.L'identité étant cachée, aucune emprise n'est possible. Dissimulée, rien n'est prouvé et tout reste possible.Le réseau comme l'individu se trouvent à l'abri de toute attaque grâce à l'anonymat.En revanche, cette attitude est très peu naturelle et ce formidable bouclier est fort fragile, surtout à notre époque hyper-connectée et percluse de surveillance.Aussi, le réseau doit cultiver sa méfiance envers toutes les sortes d'atteintes à l'anonymat, sous peine d'être en fait, complaisant avec tout ce qui menace directement sa sécurité.

L'anonymat a aussi le mérite de rendre impossible nombre de préjugés (conscients ou non) qui pourraient naître sur l'apparence physique et verbale.

Orienté vers le bien commun :


D'un point de vue stratégique, la violence est une grossière erreur :
Elle représente une attaque ouvertement frontale sur le point fort de l'adversaire (les forces de l'ordre protégeant la victime et réprimant l'attaquant).
Du fait, premièrement la bataille est perdue d'avance, car en vous prenant ainsi le rôle de l'attaquant, vous mettez à dos les forces de l'ordre et la justice. Deuxièmement vous représentez par votre geste un mouvement d'oppression, de destruction, donc hostile, donc menaçant pour la population. Ainsi, vous avez tous les risques de détruire toute émulation et de repousser le grand public.
La force exclut aussi du mouvement les personnes faibles comme les personnes handicapées, les vieillards ou les enfants, qui auraient pu (à leur échelle) avoir part au mouvement.
Des études ont démontré l'inefficacité flagrante de la violence dans les différents mouvement de révolution populaire, et ont pointé une dérive totalitaire sur l'issue d'un tel changement :
Seuls 5% des révolutions armées ont débouché (ou sont resté) dans un régime démocratique 5 ans après les conflits, alors que ce sont 42% pour les révolutions non-violentes(1).

La non-violence ne signifie pas la faiblesse, si l'on dispose de marges de manœuvre permettant d'attaquer l'adversaire sur ses points faibles (son inexpérience face à l'humour, sa position de force menaçante, son éloignement du terrain… ).
L'autorité étant basée sur la légitimité, l'absence de violence n'empêche pas non-plus des (prises de) positions autoritaires.

Non-seulement la non-violence est à proscrire, mais encore, le mouvement doit toujours servir les intérêts communs. Dans le cas contraire, il a de gros risques d'être condamné par la population, le voyant comme une menace pour ses intérêts.
Si par exemple une opération du mouvement déboucherait sur des pertes massives d'emploi, des pertes financières généralisées sur le grand-public, ou des retombées sans distinction sur l'ensemble de la population, par exemple, il est évident que le mouvement aurait une mauvaise image et se mettrait à dos la plupart des gens.

À ce titre, il est un point utile à souligner concernant les médias d'information :
Dans un contexte où la légitimité des médias d'information est établie ou existe encore aux yeux de beaucoup, s'attaquer à ceux-ci représente une opération ambigüe. En effet, le média d'information étant un bien commun, s'y attaquer relève de la trahison ou de la menace, comme expliqué plus haut.
Seuls les opérations démontrant indubitablement l'imposture d'un média pratiquant la désinformation sont alors profitable pour la cause du mouvement ou le mouvement lui-même.




Anonymement vôtre.




(1 : « Why Civil Resistance Works, The Strategic Logic of Nonviolent Conflict » by Maria J. Stephan and Erica Chenoweth - Lire le PDF )


Dernière édition par Anonymous01 le Mer 15 Avr - 18:41, édité 4 fois (Raison : Ajout du lien de l'ancre pour la note en bas de page)
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